T O U T A C O M M E N C É
par la lecture d'un excellent roman que je vous recommande vivement.
Un autre monde, de Barbara Kingsolver (Payot & Rivages) raconte la quête identitaire d'un homme né aux États-Unis et élevé au Mexique qui, toute sa vie, n'aura de cesse de faire des allers-retours réels ou en pensée entre ces deux pays . Je ne vais pas vous faire la 4e de couv' car primo, quand je relis ce que je viens d'écrire, je me dis que vous n'allez jamais avoir envie de lire ce livre, et deuzio, maladroit comme je suis, je serais fichu de vous dévoiler la fin, mais sachez juste que parmi les personnages (pas si) secondaires, figure l'immense Frida Kahlo, une artiste dont j'admire l'œuvre au plus haut point.
J'ai aimé les mots que l'auteure a mis dans la bouche de l'artiste, le portrait qu'elle a dessiné d'elle... et j'ai surtout adoré me faufiler en douce dans les maisons que Frida Kahlo et son époux Diego Rivera ont occupées à Mexico.
Je vous propose de commencer la visite par celle de San Ángel, un ovni moderniste sorti de l'imagination de l'architecte Juan O'Gorman en 1931. La bâtisse est constituée de deux blocs - un rose qui abritait l'atelier du maître, et un bleu pour celui de la señora - reliés par une passerelle. La maison des deux artistes a été reconvertie dans les années 1980 en Museo Estudio Diego Rivera. Il paraît qu'à l'intérieur, tout a été conservé en l'état. Malheureusement, on trouve peu de photos sur la toile...
Frida Kahlo n'aimait guère cette villa. Six ans seulement après y avoir emménagé, elle décide de se réinstaller dans la maison familiale de Coyoacán, celle où elle a vu le jour. Contre toute attente, la Casa Azul qui abrite aujourd'hui le Museo Frida Kahlo, n'a pas toujours été bleue. C'est l'artiste qui l'a fait repeindre lorsqu'elle a pris possession des lieux dans les années 1940. Je vous laisse la découvrir en images...
PS : extrait d'un article paru dans Libé la semaine dernière >
"Quand Diego meurt en 1954, trois ans et quatre mois après Frida, il lègue la Casa Azul à son amie Doña Dolores Olmedo. L’«ogre» a fait promettre à son amie de n’ouvrir leurs archives personnelles que quinze ans plus tard [...] Doña Dolores a entassé les lettres, des jouets, et les photos dans des malles, elles-mêmes emmurées dans les salles de bains. Quinze ans passent, Doña Olmedo meurt, la Casa Azul est transformée en «sanctuaire», comme l’a demandé Diego.
Ce n’est qu’en 2004, après de longues négociations, que la directrice du musée obtient enfin l’autoristion de faire percer les murs. Dans les malles, il y a 5 387 photos, dont des clichés de Man Ray et Brassaï, 2 170 livres, des milliers de croquis, des vêtements, des médicaments, des jouets…" [...] Ses amis, ses parents, les maîtresses de Diego… ils sont tous là, images sépia imprimées d’un rouge baiser, ou d’un commentaire acide de Frida. Il y a Guillermo, le père adoré, Frida enfant, les tantes indiennes moustachues, sa sœur Cristina avec qui Diego la trompa, les médecins qu’elle fréquenta toute sa vie, et ses amants vrais ou supposés, Léon Trotski ou le photographe Nickolas Muray.
Commentaires
Il est fort ce Spencer !
Merci pour ce spécial Frida !
Ca alors, et dire que passionnée de Frida et Diego... je ne connaissais pas encore leurs maisons si belles... je craque pour la palissade piquante et la casa Azul... un vrai régal ce post, Merci Grand Mister S!!
Quelles vies! quelles maisons! quelle histoire! quelle femme! Émouvant, merci!
Note captivante et solaire !
Merci pour la petite dédicace