T O U T A C O M M E N C É
par une virée chez Ikea... Généralement, les choses se déroulent dans cet ordre : tu visites un appart, tu dis banco, tu emménages... t'empruntes une bagnole, tu t'imprimes un Mappy, et tu files chez Ikea (un jour de semaine, parce que t'es pas assez fou non plus pour y aller un samedi ou un dimanche). Chez Ikea, tu y es déjà allé plusieurs fois, tu connais donc leurs ruses de Sioux-édois, et il est hors de question que tu ressortes du magasin avec des Müebl ou des Baabjöl superflus 1) parce que tu viens d'en prendre pour 20 ans, 2) parce que t'emménages dans un mouchoir de poche et que tu viens d'apporter 4 valises de choses inutiles chez l'abbé P., 3) parce qu'il te reste encore 97 bougies chauffe-plat et que t'en auras encore autant dans 20 ans vu que tu ne retrouves jamais la boîte dans laquelle tu les as soigneusement rangées, 4) parce qu'une fois, t'as acheté une lampe, sous prétexte qu'elle n'était pas chère, qui a fondu avant d'exploser, 5) parce que t'es plus étudiant (Dieu merci !), que t'as plus 20 ans (snif) , que tes goûts se sont affirmé et que tu as découvert depuis qu'il existait mille façons de se meubler sans se ruiner, 6) parce que + de 3 meubles Ikea dans un 2 pièces, ça va à l'encontre de tes principes...
Ikea, il y a 1 000 bonnes raisons d'y aller... et 1 000 bonnes raisons de s'en méfier. Il y a un mois, j'y suis allé, j'ai vu... et Ikea m'a vaincu. J'ai acheté une table. Il m'en fallait une toute petite pour ma toute petite cuisine, mais avec des grandes rallonges pour les grands soirs. Je m'étais mis en tête qu'il n'y avait que chez Ikea que je pouvais trouver un truc pareil à un prix décent. Donc, j'ai acheté une table. Il n'y avait qu'un seul modèle qui, comme par hasard, n'existait ni en noir ni en blanc (les couleurs de la cuisine), et qui ne m'emballait guère... Mais j'étais tellement pressé de faire des petits dîners, et puis, c'était sûr : "je trouverai pas mieux ailleurs", et puis de toute façon "j'ai pas 500 euros à claquer dans une table", et puis "si je la prends pas aujourd'hui, après c'est foutu, vu que j'ai pas de bagnole", et puis "c'est du Ikea, donc au moins, quand t'en as marre..." Résultat : je l'ai achetée. Je l'ai montée. Le marron foncé de la table contre le mur noir m'a filé la nausée. J'ai ruminé. J'ai pensé "T'as voulu te précipiter, c'est bien fait !". J'ai envisagé d'acheter une toile cirée (j'étais vraiment, vraiment désespéré). Le lendemain matin, je suis parti chiner. Et là, au détour d'une allée... je l'ai repérée. La table que j'aurais dû acheter : petit plateau bleu en Formica ceint d'un ruban noir comme jais, 1 rallonge de chaque côté, 4 pieds. Évidemment, elle m'a filé sous le nez. Mais j'en retrouverai une, c'est obligé. Ça m'a quand même un peu énervé...
